"quand les fleurs, présents des cieux
Délectent le papillon et l'abeille
Nous mangeons des pommes de terre
[....]
Tombons nous à la fin malade
Et sommes nous menacés de mourir
Nous mangeons des pommes de terre
Voulons-nous un avant-goût de paradis
Et quand nous entrerons dans le ciel
Nous mangerons des pommes de terre"
Les 7 strophes de cette chanson des forestiers-bûcherons et des schlitteurs de la montagne vosgienne (début du XIX° siècle ?), cité par Michel Caffier dans Les grandes heures de la Lorraine, montrent bien, au delà de la naïveté des vers, l'importance de la pomme de terre dans la vie des Lorrains.
Appelé en patois lorrain "crompir" ou "croumpir", elle a été introduite très tôt dans la montagne vosgienne, vraisemblablement à la fin du XVI° ou au début du XVII°, amenée par les armées venues de l'Est, en des années de disette qui ne permettait pas de faire les difficiles. Elle ne se répandra dans la plaine qu'à la fin du XVII°, bien avant que Parmentier ne convainc les parisiens de la non-toxicité de cette racine.