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4 août 2017 5 04 /08 /août /2017 15:40

Jean-Baptiste Perronneau, de son atelier au Salon du Louvre et dans la diversité des milieux traversés en France et en Europe permet d’appréhender les enjeux du portrait qui devient l’expression de la pensée des Lumières. Artiste singulier, Perronneau y répond avec talent.

Les enjeux du portrait sont alors au cœur des conférences d’Oudry et Toqué à l’Académie. Dans l’esprit des Lumières, la ressemblance ne peut suffire à la réussite du portrait et l’artiste doit se concentrer sur l’individualité du modèle, invitant le spectateur à percevoir la noblesse qui réside en chacun et qui se lit dans le visage plutôt que dans les signes du paraître. Perronneau, imprégné de ces idées, saisit ses modèles à l’instant du calme de l’âme, selon un panel d’attitudes qu’il fait varier en fonction des physionomies. Le traitement des ombres et des reflets auquel il se livre avec un art unique de la couleur et une juxtaposition de teintes décomposées (comme le feront les impressionnistes) laisse une sensation de désinvolture et de facilité cachant un long et savant travail.

Son style très libre et sa technique extrêmement singulière séduisent les amateurs et personnalités des Lumières dont il traverse les milieux avec la même aisance.

Jean-Baptiste Perronneau est habité par le goût du voyage et parcours l‘Europe. Après Bordeaux, il continue vers Abbeville puis Amsterdam. Ces quelques années sont marquées par de nouvelles recherches d’effets chromatiques inspirés de Rembrandt, au pastel, où il peint  les « choses vigoureuses », ou à l’huile qui connait un regain d’intérêt. Puis, ses pas le guident vers de nouvelles destinations, à Madrid, à Hambourg puis de nouveau à Amsterdam, où il s’installe définitivement, mais d’où il entreprend de longs voyages, notamment à St Petersburg, et à Varsovie où il peint au pastel le portrait du roi de Pologne. Il meurt à Amsterdam.

Des amateurs ont pourtant œuvré pour la reconnaissance de cet artiste atypique qui incarne à lui seul les idéaux esthétiques et la passion démesuré pour le pastel et les inventions techniques du XVIIème siècle, le plus européen.

Le collectionneur David-David Weill, dont le peintre Vuillard à fait le portrait dans la lumière dorée de son salon participe également par ses dons au succès de Perronneau, en offrant au Louvre en 1926, un portrait de Mme de Sorquainville. Perronneau, cet artiste de la couleur, qui, en restant hors des normes parisiennes de son temps, s’est imposé comme un de ces génies singuliers de l’Europe des Lumières.

Des passionnés et collectionneurs d’art se sont livrés à une recherche des descendants des modèles de Perronneau ayant émigré aux Etats-Unis.

 

Exposition des portraits peints par Jean-Baptiste Perronneau, portraitiste de génie dans l’Europe des Lumières, du 17 juin au 17 septembre 2017, au Musée des Beaux-arts d’Orléans.

Un guide de l’exposition est publié en français et en anglais. Les marques-pages « Les couleurs d’Orléans » (français et anglais) utiles pour s’y retrouver dans les 2 guides sont disponibles à l’Office du Tourisme d’Orléans.

Jean-Baptiste P., un artiste singulier.
Musée des Beaux-Arts d'Orléans - Exposition Perronneau

Musée des Beaux-Arts d'Orléans - Exposition Perronneau

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