« Je ne crois pas que les valeurs françaises soient en passe de disparaître. La France n’est pas faible. Elle n’a pas à défendre ce qu’elle est mais à l’affirmer. Ce qui nous manque aujourd’hui, nous donnant cette impression d’infidélité à nous-mêmes, ce sont les moyens de rendre de la vigueur, de la couleur, de l’éclat à la vie politique. Il faut de l’imagination, de la patience, une volonté continue. Il nous faut le goût de l’avenir. Toutes ces vertus sont là, comme endormies ou paralysées. Il suffirait de peu de chose, en vérité, pour nous réconcilier avec nous-mêmes. »
« Le Brexit est d’ailleurs le nom de cette crise et le symptôme de l’épuisement qui marque l’Europe. Mais espérons-le aussi, et c’est là notre responsabilité réformiste, le début d’une indispensable refondation.
Le Brexit n’est pas un acte égoïste. Ne reprochons jamais à quiconque d’avoir mal voté : cela n’a aucun sens. Certes, il serait plus facile de « dissoudre le peuple » comme disait Berthold Brecht, que de regarder les problèmes en face. Je préfère cette seconde option.
Le Brexit exprime un besoin de protection. Il traduit le rejet d’un modèle de société que les dirigeants britanniques ont eux-mêmes défendu. D’une société qui a prôné l’ouverture sans s’occuper des déstructurations – industrielles, économiques et sociales – que celle-ci engendre nécessairement quand elle intervient trop rapidement. Il traduit les faiblesses d’une classe politique qui a trouvé son bouc émissaire : l’Europe, avant d’expliquer que de la quitter serait un désastre.
En ce sens, le Brexit n’est pas une crise britannique mais européenne. C’est le signal d’alarme adressé à tous les états membres, à la fracture des états ».
« J’aime la simplicité désintéressée de ces Français qui, pour beaucoup, n’avaient jamais connu d’engagement politique et qui décident, chaque jour, de participer avec nous à cette initiative inédite. J’admire aussi la facilité avec laquelle des femmes et des hommes, de tous horizons, réussissent de manière éclatante, à dépasser les clivages du passé pour se retrouver dans un même projet. Ils renouent avec ce que le politique a de plus noble : transformer le réel, déployer l’action, restituer le pouvoir à ceux qui font. »
« Chacun d’entre nous est le fruit de son histoire ».