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3 août 2017 4 03 /08 /août /2017 14:15

 

Le gris a presque les caractéristiques d’une vraie couleur : il n’a pas de référents et le mot est ancien, (il vient du germanique grau) et il possède un double symbolisme. Pour nous, il évoque la tristesse, la mélancolie, l’ennui. A la fin du Moyen-âge on le voyait comme le contraire du noir, donc symbole d’espérance et de bonheur. Charles d’Orléans a même écrit un poème « Le gris de l’espoir ». Il y a un bon et un mauvais gris. En fait le gris a un statut à part : Goethe d’ailleurs avait pressenti cette singularité. Pour lui, la couleur qui réunissait toutes les autres n’était pas le blanc, teinte faible contenant, selon lui, peu de matières colorées, mais bien le gris qu’il qualifiait de couleur moyenne. Ce qui, d’un point de vue chimique, n’est pas idiot. De plus, pour le peintre que je suis, le gris est la couleur la plus riche à travailler : il possède un grand nombre de nuances, il autorise les camaïeux les plus subtiles, il fait du bien aux autres couleurs.

 

Le Petit livre des couleurs, par Michel Pastoureau historien et anthropologue, il a notamment publié en Point Histoire : L’étoffe du Diable, Bleu. Histoire d’une couleur et Noir. Son livre « Les couleurs de nos souvenirs » (Seuil 2010) a obtenu le Prix Médicis Essai.

 

Le gris de l'espoir, par Michel Pastoureau
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