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22 août 2017 2 22 /08 /août /2017 10:17

Les avant-gardes/ Posture de passeurs

L’idéal du mouvement moderne a traversé une période de définition où élément acquis et expérimentations donnaient naissance à des formes qui devaient avoir une pertinence universelle.

A cet égard, la décennie clé de l’architecture moderne furent les années 20. C’est la foi en des techniques modernes et industrielles qui servit de moteur aux avant-gardes telles que le constructivisme, De Stijl ou le Bauhaus. Malgré une certaine marginalisation du fait de leur statut d’avant-garde, ces mouvements posaient les bases d’une société nouvelle. (…) C’est là une véritable posture de passeur d’un système à un autre, en l’occurrence de l’art à l’architecture.

L’histoire de l’architecture peut alors s’envisager comme une suite de transformations élémentaires d’un type inusité. L’architecture a été influencée par l’art mais l’architecture a aussi influencé l’art. La vigueur d’une orientation architecturale se juge à sa capacité à se transformer avec le temps à rallier des mythes et des sens nouveaux, à pratiquer des synthèses inédites d’idées et de formes.

Nous sommes à un moment où le monde s’éprouve, moins comme une grande vie qui se développerait à travers le temps, que comme un réseau qui relie des points et qui entrecroise son écheveau. Peut-être pourrait-on dire que certains conflits idéologiques qui animent les polémiques d’aujourd’hui se déroulent entre les pieux descendants du temps et les habitants acharnés de l’espace.

Globalité/ Localité

Le lien essentiel reliant l’homme à la société est avant tout la perception d’une liaison forte à un lieu et à l’histoire de ce lieu. La tradition, la pensée, la langue, la culture, les formes architecturales, les systèmes sociaux et politiques définissent des espaces limités parfaitement identifiables. (…)

L’architecte possède une aptitude manifeste à nourrir son travail de sources diverses qui peuvent parfois paraître fort éloignées. Une œuvre architecturale majeure est come un monde symbolique….elle est irriguée par divers courants historiques et humains, même si elle se trouve en harmonie avec un lieu et un moment particuliers. Ainsi il semble bien que l’architecte soit en passe de résoudre l’antagonisme apparent entre globalité et localité. Une partie de son travail consiste effectivement à manier les divers fils  qu‘il rencontre pour faire un ensemble original complexe, né de la rencontre de particularismes locaux et de concepts d’un style international. Il a acquis des capacités d’intégration des données locales à des principes architecturaux modernes tels que la dynamique de l’espace, la valorisation de la structure. Cette capacité a été largement développée par le travail de l’architecte australien Glenn Murcutt dont chaque construction montre à l’évidence l’équilibre réalisé entre un héritage local (huttes aborigènes) et les principes d’abstraction du mouvement moderne (le pavillon de Barcelone de Mies Van Der Rohe).

 

In « La revue des deux mondes »  Septembre 2006. Roland Baroin et Guy Pimenta sont architectes (Agence Dedale).

Mon coup de cœur : L’architecture en partage, Roland Barouin et Guy Pimenta.
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