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24 juillet 2024 3 24 /07 /juillet /2024 14:36

Pour le 10ème anniversaire (2014-2024) de la disparition de Jim Foley, journaliste américain.

Le livre s’ouvre sur la rencontre entre Diane Foley et Alexanda Kotey, un des assassins de son fils. L’homme nie avoir été présent le jour de l’exécution et ne reconnaît avoir maltraité James que deux fois. Il ment, ça ne fait aucun doute, mais sur quoi précisément, impossible à dire. Cagoulés, les meurtriers n’ont pu être formellement identifiés, ce qui fut un des arguments majeurs de leurs avocats.

Une timide communication émerge. Le courage moral de la mère du journaliste laisse admirative. Malgré son chagrin insurmontable et grâce à sa foi profonde, elle accepte d’aller vers l’autre, d’essayer de comprendre. Les derniers mots :

« J’espère qu’un jour, nous pourrons nous pardonner l’un l’autre, dit-elle à Kotey.
Il est décontenancé : vous n’avez aucune raison d’accorder votre pardon. »

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"A West Des Moines, j'ai travaillé dans l'Iowa comme infirmière auprès des familles pauvres, donnant aux jeunes parents des conseils sur la maternité et les nouveau-nés. A l'époque, je ne savais pas grand chose de la maternité, mais j'apprenais et je partageais ce que je pouvais : Alimentation, vaccins, sommeil, mesure de sécurité. J'étais particulièrement touchée par les jeunes mères célibataires qui commençaient seules dans la vie. Elles avaient si peu, ces femmes, ou ces filles plutôt, qui avaient grandi dans les quartiers ouvriers de la ville. Elles avaient vécu dans un monde qui attendait d'elles peu de chose, qui parfois ne voulait même pas les reconnaître. Bien qu'entravées par la pauvreté, elles osaient élever leurs bébés dans ce monde là. Elles n'étaient peut-être pas prêtes à affronter ce que le réel leur envoyait, mais elles se débrouilleraient, bon an, mal an. J'admirais leur résilience.

Aider des mères en difficultés à s'accoutumer aux soins confirma mon désir d'avoir un enfant à moi.

Quand j'y pense aujourd'hui, à travers les longs couloirs du souvenir, Jim a connu une enfance à l'ancienne.

Pas vraiment sortie d'un magazine, ce n'est jamais tout à fait le cas, mais pas loin. Dans les six années qui ont suivis sa naissance, nous avons déménagés de ville en ville. Nous sommes restés quelques temps à Worcester, Massachusetts, une petite ville très américaine avec des parcs, des universités, des hôpitaux. John a intégré le service médical aux armées. Nous avons habités un moment à West Point, dans l'Etat de New York, d'où nous allions à vélo admirer le panorama sur la vallée de l'Hudson, où le vie était verdoyante et palpitante. Notre famille s'agrandissait. Nous regardions les enfants jouer derrière notre maison de Fort Sam Houston, dans le Texas. Jim et son frère Michael mettaient leurs toques de raton-laveur et cavalaient le long de la clôture sur leur cheval imaginaire, jouant David Crockett à Fort Alamo. A l'époque ça s'appelait "les cowboys et les indiens": nous ne savions pas à quel point le monde allait changer. 

Nous nous laissions porter. Notre troisième fils John Eliott est né juste avant notre départ vers l'Est, à Fort Dix, dans le New Jersey. Ensuite, peu de temps après notre retour dans le New Hampshire, sont arrivés Mark et Katie. Cinq enfants; une maison à la campagne. une vie américaine. 

En fin de compte, nous avons pris racine en Nouvelle-Angleterre. C'était une terre familière pour nous. Nous nous sommes installés à Wolfeboro, dans le New Hampshire, une ville pittoresque au bord du lac Winnipesaukee, à deux heures au nord de Boston. Le vent ridait l'eau. La neige tombait doucement. Ici, nous nous sentions à l'abri. Nous pouvions laisser la porte de la maison grande ouverte et la clé sur le contact. C'était une bourgade paisible et bienveillante, qui nous ramenait à des jours tranquilles".

 

Après 14 mois de détention en Syrie, détenu par le groupe jihadiste Daech, le journaliste James Foley a été décapité le 18 août 2014 Le mouvement djihadiste a publié une vidéo sur YouTube d'une violence insoutenable dans laquelle James Foley prononce un court discours avant d'être égorgé et décapité par un sicaire de l'EI tout de noir vêtu et masqué par une cagoule. L'assassinat de Foley et la cruauté de sa mise en scène semblent indiquer que les raids américains en Irak ont porté des coups sévères à l'Etat islamique.   

Le chanteur Sting lui a dédié la chanson "The empty chair"                                    

James Foley, journaliste

James Foley, journaliste

James Foley

James Foley

Livre

Livre

Un livre, une page. American mother, de Colum McCann et Diane Foley
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