Mi-janvier, nous avons rencontré la gymnaste la plus titrée de tous les temps à Spring, au Texas. Après des Jeux de Tokyo perturbés par une soudaine incapacité à pratiquer son sport, l’athlète américaine, quadruple championne olympique, se prépare pour le rendez-vous parisien en juillet. Son nom est un sésame irrésistible. « Wow ! Une interview avec Simone Biles ? Je mets votre demande de visa en procédure accélérée ! », décrète l’agente consulaire de l’ambassade des Etats-Unis à Paris, conquise. Un vol transatlantique plus tard, c’est l’officier d’immigration de l’aéroport intercontinental George-Bush de Houston (Texas) qui, découvrant le motif de notre visite, fond derrière son hygiaphone : « Simone ? C’est notre trésor ! Vous allez l’a-do-rer ! »
Première Afro-Américaine sacrée championne des Etats-Unis de gymnastique en 2013, à l’âge de 16 ans, Simone Biles a, depuis, remporté sept médailles olympiques – dont quatre titres (individuel, par équipe, saut de cheval et sol) à Rio en 2016 – et trente médailles mondiales – dont vingt-trois en or, y compris les titres au concours général individuel en 2013, 2014, 2015, 2018, 2019, 2023. La Texane au format de poche (1,42 mètre) est la gymnaste la plus décorée de tous les temps, tout genre confondu, au point que les observateurs éclairés la surnomment « The GOAT », pour « The Greatest of All Time » (« la meilleure de tous les temps »), statut qu’elle assume en arborant une tête de bouc (« goat », en anglais) sur ses justaucorps pailletés.
Après une pause de deux ans et deux jours, Simone Biles a signé, en août 2023, un retour fracassant à la compétition, s’octroyant son huitième titre national individuel senior en dix ans, puis, en octobre 2023, son sixième titre mondial individuel, à Anvers (Belgique). A cette occasion, elle a aussi réussi un yurchenko doublé carpé (double salto arrière, corps carpé), un saut jamais réalisé par une femme en compétition, qui est devenu la cinquième difficulté inscrite sous son nom dans le code de pointage de la Fédération internationale de gymnastique. Autant d’indices qui annoncent qu’elle est prête à fondre sur les podiums des JO de Paris, qui seraient ses troisièmes de suite.
En 2021, les Jeux de Tokyo aurait pu sonner la fin de sa carrière. Alors que sa domination et sa régularité la désignaient comme grandissime favorite au concours général individuel, sur trois des quatre agrès - les barres asymétriques sont son point faible- et devaient mener les Etats-Unis à l'or parc équipe, elle avait déclaré forfait pour la plupart des épreuves, souffrant de "twisties" (perte de repères), une incapacité brutale et imprévisible à se situer dans l'espace lors des sauts . Effondrée, elle avait alors courageusement rendu publique sa crainte de devoir quitter l'Ariake Gymnastics Center "sur un brancard" et l'urgence de privilégier sa "santé mentale", s'attirant une minorité de critiques qui l'avaient profondément meurtrie. Elle avait néanmoins décrocher l'argent par équipe, et le bronze à la poutre, après avoir amputé son enchainement de certaines difficultés.
A présent, dans l'immense gymnase construit en 2015 par ses parents, Nellie et Ron, les ressorts du praticable semblent crier grâce tandis que la championne exécute des diagonales insensées et "pile" ses réceptions sous l'œil experts des anciens internationaux français, Cécile et Laurent Lendi.
(Membre de l’équipe de France lors des Jeux Olympiques d’Atlanta en 1996, Cécile Canqueteau-Lendi était l’une des meilleurs gymnastes de sa génération. Désormais exilée aux Etats-Unis avec son mari, Laurent Landi, médaillé de bronze européen à la barre fixe chez les juniors en 1994, l’ancienne championne française a parfaitement réussi sa reconversion. Coach de Simone Biles depuis novembre 2017, au sein du célèbre World Champions Center.)
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De son côté, Simone Bills devra s'illustrer lors des championnats nationaux du 30 mai au 2 juin 2024, à Fort Worth, Texas, et aux trials (sélections olympiques) du 27 au 30 juin 2024, à Minneapolis (Minnesota), à l'issue desquels la composition de l'équipe nationale olympique sera dévoilée, soit un mois avant les JO de Paris. Toutes les conditions seront alors réunies pour que le conte de fées qui avait déraillé à Tokyo reprenne son cours et livre un heureux épilogue à Paris.
Cécile CANQUETEAU (FRA) beam - 1995 French internationals EF
Cécile CANQUETEAU (FRA) '95 Paris Bercy Tournament qualifications / Internationaux de Paris Bercy 9.712 Rank : 1st
1995 - Cécile Cantereau (mariée Lendi) Paris Bercy
Cécile Canqueteau-Landi : "Un rêve de coach qui devient réalité !" - SpotGym.fr
Membre de l'équipe de France de 1994 à 1997, Cécile Canqueteau a marqué l'histoire de la gymnastique française et internationale. Installée aux Etats-Unis depuis 2003 avec son mari, Laurent L...
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Cécile Canqueteau-Landi : "Un rêve de coach qui devient réalité !"