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7 août 2017 1 07 /08 /août /2017 10:22

A Florence, la Cité du Lys, le quartier de San Lorenzo est tout un quartier né sous l’impulsion des premiers Médicis, Cosme l’ancien et Laurent le Magnifique. Leur palais et bibliothèque, l’église San Lorenzo, en sont les témoins étonnants.

Je suis arrivée tôt le matin par le train de nuit Paris-Florence, un voyage éprouvant et une nuit presque blanche à écouter un vieil italien bavard dans le compartiment. Il y avait de la  brume et une fine couche de neige. Puis, l’attente d’un autre train assurant la correspondance pour la ville de Florence en Toscane, et l’arrivée à l’hôtel Gioia+++ (la joie), 25 via Cavour.

Ce qui frappe tout de suite en arrivant, c’est l’ensemble architectural composé du baptistère, du campanile et du dôme. Surprenante, cette arrivée à pied par la via de Cerretani, et la découverte du baptistère sur ma gauche, comme une émotion inattendue, mais forte et sincère, dans l’univers d’architectes italiens géniaux. Un coup de tête, partir visiter Florence à Noël, pour ne pas être au même endroit que les autres années : la Cathédrale américaine de Paris George V, où je viens prier pour ma famille aux Etats-Unis pour Noël, depuis 10 ans, après l’envoie de mon colis.

Ce n’est pas tant les portes en bronze de ces architectures qui m’attirent, mais les mosaïques de marbres colorés : le vert est si foncé que de loin on dirait du noir ou du gris foncé, et que l’ensemble d’un bâtiment comme le baptistère peut ressembler à un puzzle de géométries variables en noir et blanc.  Une émotion si intense, et pas du tout passéiste, que d’être là sur la place  San Giovanni, et plus loin, sur la place del Duomo, mon manteau recouvert d’une fine couche de neige, mes bottines cernées de givre, car il fait froid à 7h00 du matin quand on tire sa valise sur la via San Lorenzo. La boutique d’un marchand de dulce et de charcuteries m’attire et j’y entre pour avaler un chocolat chaud.

J’ai mis de côté le bureau, le déménagement des architectes de la rue des Fontaines du Temple à Paris, au Passage de la Main d’or, les concours, le départ du paysagiste parti exercer en Chine, et la nouveauté de l’agence incroyablement belle. Je suis partie bille en tête, à Florence.

Sur le baptistère, le fin décor sculpté de Saint Jean-Baptiste par Andréa Pisano est d’une beauté rare. Vingt-six années et trois architectes sont venus à bout du Campanile, une tour-clocher légère et indépendante toute de marbre polychrome. Le Dôme quand à lui me subjugue sur sa façade, monument phare de la Renaissance, et coiffe la cathédrale Santa Maria del Fiore, création du génial  architecte Brunelleschi.  Surpasser les dômes de Pise et de Sienne est un pari audacieux.

Il faudra du repos et au moins deux heures de sommeil dans cette jolie chambre d’hôtel à la moquette de velours, dans les tons beige et bleu clair, avant de retrouver mes forces et partir à la découverte de la ville des Médicis, en m’acheminant vers la Piazza della Signoria, en marchant tout au long de la très commerçante via dei Calzaiuoli. Les vitrines sont prêtes, les derniers cadeaux de Noël s’achètent dans la hâte, et Pinocchio se cache dans presque tous les magasins de jouets, nombreux à Florence. La Signoria, centre politique et civil, solennelle comme il se doit, est pleine de touristes, italiens pour la plupart, et le Pallazzo Vecchio à l’allure militaire semble un peu austère, lequel contraste avec la Loggia dei Lanzi qui est un véritable musée en plein air.

Passé la loggia, sur ma droite, je rejoins la galerie des Offices ou galleria deggli Uffizi, construite par l’architecte Vasari, et devenue avec François I de Médicis, l’un des premiers musés au monde : Uccello, Lippi, Michel Ange, Vinci, Botticelli, les peintures flamandes et hollandaises sont à savourer en plusieurs fois. Un endroit très beau avec sa vue sur le Ponte Vecchio et le fleuve l’Arno, et du corridor de Vasari (la galerie des autoportraits) qui relie les Offices au Palazzo Pitti où je visiterai plus tard le musée de la mode, et les merveilleux jardins de Boboli dans la brume du matin, en observant les pins parasols et les cyprès pris dans le givre….

Un livre m’a conduite ici : Le rêve Botticelli, de Sophie Chauveau (Folio). Lu pendant mes trajets en bus ou en métro à Paris, mais souvent en bus, entre midi et deux, après le repas.

Il raconte la vie à Florence au XVème siècle sous le règne de Laurent le Magnifique pendant lequel jamais le sang, la beauté, la mort et la passion ne se sont autant mêlés dans la capitale toscane. Le plus doué des élèves de Fra Filippo Lippi, un certain Sandro Filipepi, surnommé depuis l’enfance « botticello » - le petit tonneau – va mener à son apogée la peinture de la Renaissance. Maître d’œuvre de la Chapelle Sixtine, créateur bouleversant du Printemps inouï, il ressent intimement et annonce les soubresauts de son époque. Pendant que Savonarole enflamme la ville par ses prophéties apocalyptiques, il continue de peindre avec fougue. Il entretient alors avec Léonard de Vinci une relation faite de rivalité farouche et d’amitié profonde. Adulé puis oublié de tous, aussi secret que Florence est flamboyante, Botticelli habite un rêve connu de lui seul…

(à suivre…)

 

Le fleuve l'Arno à Florence

Le fleuve l'Arno à Florence

Toscane

Toscane

Florence en Toscane, une ville européenne en hiver
Florence en Toscane, une ville européenne en hiver
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